Chapelle de Pen Bron
Il y a deux siècles Pen Bron, « bout de sein » en breton, est une forêt sur une langue de terre surplombant une plage qui s »étend jusqu »à la Turballe. Pen Bron – Traict Le Croisic Pen Bron est une presqu »île. Une seule maison y est construite : la maison « du passage », achetée en 1854 par un industriel. D »autres entrepreneurs se succèdent, le dernier transforme les bâtiments en conserverie de sardine et de thon.
L »air est vif, iodé, et quelques esprits éclairés y décèlent un site idéal pour y construire un sanatorium.
L »homme par qui tout est arrivé s »appelle Hippolyte Pallu. Mû par un idéal humaniste, il se saisit de la cause des enfants pauvres et malades et décide de porter ce projet pour l »Assistance Publique. C »est l »époque de l »hygiénisme, la médecine lutte contre la tuberculose avec l »hydrothérapie marine et les bains de sable. L »œuvre Nationale des Hôpitaux Marins est créée le 31 octobre 1887. Au départ, on réaménage les bâtiments existants et on construit des bâtiments annexes en bois. Pour faire fonctionner les services, Hippolyte Pallu s »est assuré les services des Filles de la Charité. En 1893, l »hôpital est reconnu d »utilité publique.
C’est le moment où Pen Bron prend son envol, les nouveaux bâtiments surgissent de terre jusqu »à la Première Guerre mondiale. La Seconde Guerre mondiale est un moment particulièrement difficile pour Pen bron mais l »hôpital échappe aux bombardements. Au lendemain de la guerre, l »établissement continue ses œuvres, bien des enfants du Baby Boom y ont séjourné pour aider une croissance difficile ou trop rapide.
Une chapelle est ouverte au culte dès 1888 dans un ancien hangar à sardines. Mais le développement de l »établissement impose bientôt la construction d »une véritable chapelle digne de ce nom. Les travaux conduits par l »architecte Georges Lafont débutent en 1891 mais le lieu de culte n »est béni qu »en juin 1906, une fois terminée la façade principale de l »établissement.
Car ce qui est caractéristique dans cette chapelle de Pen Bron, c »est que sa façade sert tout autant au bâtiment qu »à la chapelle elle-même. Cette belle façade d »inspiration romane, donnant vers Le Croisic, est surmontée d »un campanile en granit et en cuivre récemment restauré dont l »horloge rythme la vie de l »établissement tout autant que celle des lieux alentours.
L »intérieur de la chapelle n »a pas eu à souffrir des temps difficiles de la guerre.
Elle est encore intacte, telle que l »on voulut ses concepteurs avec ses vitraux de 1905 illustrant des épisodes de l »Évangile associés à des scènes de la vie locale.
On y découvre tantôt le bâtiment de Pen Bron, le moulin de Crémeur ou encore l »Hôtel d »Aiguillon du Croisic.
Religieuses de Saint-Vincent de Paul et enfants malades complètent les scènes créées par le maitre-verrier parisien Félix Gaudin.
Les boiseries sont de l »atelier Maurice du Pouliguen dans lesquelles s »insère un original chemin de croix de Raphaël Freida, l »autel est en chêne de Hongrie, la table de communion en fer forgé est l »œuvre de l »architecte André Chauvet.
Une vierge de l »Assomption en carton-pierre, placée dans une niche en cul de four, attire le regard vers le chœur où un éclairage zénithal permet la mise en valeur de la statue.
Un lieu immuable où l »on s »attend encore à croiser, au détour d »une cour, la cornette familière d »une de ces Filles de la Charité qui passèrent tant de temps auprès des enfants malades et dont la chapelle de Pen Bron garde encore le souvenir.
Avec le concours de M. Laurent DELPIRE, Conservateur des Antiquités et Objets d »Art de Loire Atlantique
Source : Archives paroissiales diocésaines
Renseignements
Site : www.laturballe.info
Office de tourisme de La Turballe
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E-mail : otsi.la.turballe@free.fr
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